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Le blog de Lucie GARD

Infanticide à Labrousse an VII (suite 14).

15 Septembre 2010 , Rédigé par sitedelabrousse Publié dans #Procés infanticide an 7 ( 1798 )

Douziéme piéces (suite)
22 pluviose an 7 (10 février 1799)
Déclaration de témoin entendu devant le directeur du jury.

croix du chemin de Dulhes
Cejourd'hui vingt deux pluviose an sept de la république française une et indivisible.
Pardevant nous Pierre LAMOUROUX directeur du jury de l'arrondissement d'Aurillac, sont comparus Marie MONJOUX femme a Jean CARANOVE, témoins appellés en vertu de la cédule par nous délivré le seize du courant a leffet de faire leur déclaration sur les faits et circonstances qui sont a leur connaissance au sujet du délit énoncé au procés verbal dressé le vingt deux frimaire dernier par l'agent municipal de la commune de Labrousse, et dont il leur a été faite lecture, les témoins susnommés ont fait leurs déclarations ainsi quil suit.
Marie MONJOUX femme a Jean CARANOVE, agée d'environ trente six ans, tailleur d'habits et demeurant au lieu de Drulhes commune de Labrousse, a dit qu'elle ne croit pas étre parente de Marie COUSSIN veuve CARANOVE ici presente, ni de Françoise CAPREDON belle mere de ladite COUSSIN, ni leur alliée, servante ni domestique.
Et déclare que dans le courant de l'été dernier, elle avait remarqué que Marie COUSSIN ici présente, avait épaissi de maniére a faire soupçonner qu'elle était enceinte. Et le bruit s'en étant repandu dans le lieu de Drulhes a eux différentes fois, elle eut occasion de voir ladite COUSSIN et lui demanda si reellement elle était enceinte ; que celle ci lui repondit constament qu'elle ne l'était pas.
Que dans le courant du mois de brumaire dernier (octobre) Margueritte BIGORRE de Drulhes dit a la déclarante que Marie COUSSIN était malade, et la pria de lui porter du pain blanc d'Aurillac ou la déclarante allait pour affaire ; qu'elle lui porta en effet un pain de deux livres, et de la viande, qu'un des enfants de ladite COUSSIN vint chercher a la maison d'elle déclarante.

Que quelques jours aprés ladite Margueritte BIGORRE dit a la déclarante que Marie COUSSIN l'ayant fait appeler pour venir filer chez elle, elle avait remarqué des traces de sang, qu'en ayant demandée la cause a ladite COUSSIN, celle ci lui dit qu'elle avait eu une perte ; que la dessus ladite BIGORRE dit a la déclarante, qu'elle présumait que ladite COUSSIN se fut accouchée ; qu'alors la déclarante fut chez cette derniere pour savoir si elle avait du lait ; que celle ci lui dit qu'elle n'en avait pas ; que cependant la déclarante l'ayant forcé de lui montrer ses seins elle vit couler du lait des mamelles ; qu'ayant alors représenté a ladite COUSSIN qu'elle devait avoir fait un enfant, celle ci lui dit que ce lait provenait d'une perte de sang qu'elle avait eut.

Que quelques jours aprés l'enfant ayant été trouvé ainsi qu'il est constaté par le procés verbal de l'agent de la commune de Labrousse, elle déclarante revint chez ladite COUSSIN avec ladite Margueritte BIGORRE, que l'ayant trouvée au lit parcequ'il était encore matin, elles lui dirent, vous voila bien tranquile, vous voulier n'avoir pas fait d'enfant et il est trouvé, on vous l'a porté chez BLANCOT, qu'alors ladite COUSSIN répondit, qu'on fasse de moi ce qu'on voudra, j'ai donné l'eau a mon enfant et il a même aprés respiré quelques minutes.
Ajoute la déclarante que le dix ou le onze frimaire dernier (30 novembre ou 1 décembre 1798) Françoise CAPREDON belle mère de ladite COUSSIN avait trouvé la déclarante dans son jardin, occupé a ramassé des pommes de terre, et lui dit, Eh bien vous n'étes pas venu aujourd'hui avec les autres faire la recherche de l'enfant de ma belle fille, ni vous n'avez pas envoyé votre fille avec toute celle qui sont venues ; que la déclarante lui répondit qu'elle ne se mélait pas de ces affaires là, et lui demanda si on avait trouvé l'enfant ; que sur ce qu'elle lui répondit qu'on ne l'avait pas trouvé, la déclarante lui observa qu'il n'y avait pas de feu sans fumée, que si on ne l'avait pas trouvé, on le trouverait bien ; que la dessus ladite CAPREDON la quitte et s'en fut chez elle ; que le lendemain elle revint chez la déclarante et lui dit, hier j'ai rendu un service a ma belle fille ; et quel service lui demanda la déclarante ; j'ai trouvé l'enfant de ma belle fille dans une paillasse qui était au grenier, et je l'ai pris et porté au bois de la Prunio ou je l'ai enterré ; et la déclarante lui ayant demandé si elle l'avait bien couvert, elle lui répondit qu'oui et qu'elle y avait mis méme une grosse pierre dessus.
Que ces tous ce qu'elle a dit savoir, taxée quatre francs cinquante centimes, et a déclaré ne savoir signer.
Signé : LAMOUROUX  LABRO greffier
A suivre
       

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