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Le blog de Lucie GARD

L'émigration dans la Châtaigneraie en 1850 et 1851.

20 Novembre 2010 , Rédigé par sitedelabrousse Publié dans #Archives paroissiales

Le Messager n° 35 – Juin 1950.

L'émigration dans la Châtaigneraie en 1850 et 1851.

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L'Émigration dans la châtaigneraie cantalienne n'a fait l'objet d'aucune étude étendue : nos historiens paraissent avoir été découragés par l'ampleur du sujet et l'éparpillement des documents. M. André Meynier lui a cependant consacré quelques pages dans sa thèse de géographie si estimée, mais il n'a pas éclairci tous les problèmes qu'elle pose, nous n'en voulons pour preuve que la remarque suivante : il parle d'un chef-lieu de district de la province de Madrid nommé Chinchon (Meynier : Ségalas, Levézou. Châtaigneraie, Aurillac, 1931, P.331.) qui était le siège d'une importante société commerciale dirigée par les Auvergnats ; or, en 1849, nous trouvons un Jean Chinchon, propriétaire et éleveur estimé à Mauriac. Il est possible que la localité existe, mais n'aurait-elle pas été fondée par un émigrant cantalien qui lui aurait donné son nom ?
Ayant dépouillé récemment (Voir "La Montagne" du 15 mai 1950) les talons des passeports délivrés dans le Cantal en 1850 et 1851, nous donnons dans les lignes qui suivent le résultat de nos recherches concernant le canton de Montsalvy et les communes voisines.

MONTSALVY, le chef-lieu du canton, ne voit en 1810 qu'un seul départ : celui d'Antoine Tabaysse, scieur de long, 24 ans, qui va à Sainte-Colombe, en Espagne.

En 1851, quatre autres scieurs de long gagnent Barcelone. Ce sont : Joseph Astier (21 ans), Guillaume Courchinoux et Jean-Pierre Valon (27 ans tous les deux) et Pierre Bruel (30 ans) que sa femme accompagne.

Joseph Viguier, à 17 ans, vient de perdre son père ; il abandonne la culture d'un maigre domaine et part en septembre à Barcelone près de deux frères de sa mère Anne Malvezin.

Vincent Delbert (20 ans), marchand, est né à Entraygues, mais habite Montsalvy et part pour Madrid, tandis que Jean Martin, 24 ans, va dans la Louisiane rejoindre un oncle qui est missionnaire.

CALVINET n'a qu'un seul émigrant : Antoine Pétry, scieur de long, 21 ans, qui va à Barcelone, mais aussi une émigrante : Catherine Andrieu, épouse de François Strélitz, tailleur, 25 ans, qui va à Sainte-Colombe-Formès.

JUNHAC voit augmenter le nombre des départs : six émigrants qui sont tous scieurs de long.
En 1850, Jean Magne (18 ans), va à Oustalric, près de Barcelone rejoindre un frère ; Etienne Guy (23 ans), va à Saint-Colombe, chez un parent qui peut le soutenir, au cas où le travail viendrait à manquer ; Pierre Bruel (20 ans), va aussi à Barcelone de même que Jean Malbert (22 ans), Jean Nugou (21 ans) et Hugues Tabaize, des Fontanelles (20 ans) qui partent en 1851.

LACAPELLE-DEL-FRAYSSE n'a qu'un seul émigrant, Guillaume Mespoulet, scieur de long, qui va à Saragosse en 1850.

LACAPELLE-EN-VEZIE ne compte pareillement qu'un seul départ, celui d'Antoine Gaston (24 ans), qui va en août 1851 à Barcelone ; c'est aussi un scieur de long.

LABESSERETTE envoie en 1850 deux émigrants à Madrid. Le premier, Pierre Versepuech (21 ans) est boulanger, mais le deuxième, Antoine Puech (29 ans), nous fait rentrer dans la nombreuse corporation des scieurs de long à laquelle appartiennent Antoine Cazals, Baptiste Cabrespine, Jean Valdy Terradou et Antoine Puech (30 ans) qui est déjà allé à Barcelone en 1848.

LAPEYRUGUE qui n'est pas encore une commune indépendante voit partir deux de ses enfants qui sont aussi scieurs de long. Ce sont Antoine Isac (41 ans), qui vient de Saint-Hippolyte (Aveyron) ; sa petite et maigre propriété ne l'ayant pas enrichi, il part à Vitch en 1850. Antoine Lucadou (24 ans), va à Barcelone en 1851.

Les communes suivantes qui sont situées en majorité dans les ravins qui bordent le Goul ont une forte émigration relativement à leur superficie et à leur population.

LEUCAMP voit partir en 1850 Pierre Delprat (19 ans) qui va à Madrid comme boulanger et qui est suivi par Antoine Falières, 21 ans, qui se rend à Barcelone comme scieur de long. En 1851, nous trouvons le départ de Jean Laborie (23 ans) pour Madrid ; d'Antoine Guitard (24 ans), qui va à Vich ; de Gard Antoine et de Laponche Antoine (21 ans) qui vont à Barcelone ; tous aussi sont scieurs de long, sauf Laborie qui est boulanger.

ROUSSY (devenue plus tard la commune de Vezels-Roussy) n'envoie facilement en Espagne que des scieurs de long. Le doyen des partants est Baptiste Plénacoste, de Lacombe (36 ans) qui va à Gérone. On trouve ensuite deux enfants de l'Assistance : Antoine Bluget 527 ans), élevé chez Delmas, à Lagarrigue qui va à Barcelone et Jullien (24 ans), élevé chez Condamine, de Vezels, qui va à Madrid, avec Antoine Delbac (22 ans), du bourg de Roussy.
Baptiste Mayenobe, de Vezels (24 ans), va à la Casa de la Selve, tandis qu'Antoine Vayre, de Poutet (24 ans) et Antoine Jarrige, de La Croix-del-Lac (21 ans) vont à Barcelone.

TEISSIERES-LES-BOULIES est aussi le pays des scieurs de long.
En 1850, Antoine Delbex (21 ans), des Lattes, va à Barcelone ; il est suivi par Géraud Méra, de Pleinche (21 ans).  Blaise Lancelot (27 ans), de Falguières a déjà fait une campagne en Espagne en 1848-1849 ; sa route passait par Perpignan, le col du Perthus et Figuerras. Nicolas Bousquet (26 ans) et Bernard Méral (23 ans) vont à Gérone. En 1851, on ne trouve qu'un seul départ, celui de Louis Périer (27 ans) qui va à Madrid comme boulanger.

LADINHAC a eu toujours beaucoup d'émigrants (Louis Aymar. L'Emigration à Ladinhac, de 1816 à 1861. Revue de la Haute-Auvergne, 1914, p.171-175).
Partent en 1850 : Jean et Vincent Andrieu (24 et 23 ans) ; Jean Lacoste, Antoine Garrouste et un enfant naturel, Jean (17 ans) ; puis trois jeunes de 19 et 18 ans : Pierre Lavergne, Jean Gaston et Jean Puech, tous scieurs de long vont à Barcelone. Plus tard, Jean Bru (31 ans), va à Vich, tandis qu'Antoine Coulon et Jean Andrieu vont à Madrid.
En 1851, nous trouvons le départ de Durant Brunhes (25 ans), sabotier et ceux de Baptiste Plénacoste (32 ans), Sylvain Carrier (29 ans), Antoine Roquesalane (21 ans) et Antoine Bru (36 ans). Tous sont scieurs de long et vont à Barcelone.

Le nombre des émigrants diminué en descendant vers les rives du Lot. Vieillevie, par exemple, ne figure pas sur la liste des passeports.

CASSANIOUZE compte trois émigrants en 1851 : Pierre Combelles (25 ans) et Joseph Cipière (23 ans) scieurs de long qui vont à Barcelone. Géraud Souquière (33 ans) qui part pour la Guadeloupe.

SENEZERGUES a aussi le monopole des scieurs de long. En 1850 partent pour Barcelone Jean-Baptiste Goubert, Antoine Berton et Jean Demoulin. En 1851, Jean Lavaissières de Leygues (17 ans), va à Palamos et Pierre Laybros (18 ans), à Vich.

Dans les communes voisines, nous trouvons deux émigrants

MOURJOU : deux scieurs de long, Jean Amérial et Jean Rieu qui vont à Barcelone en 1851.
A LABROUSSE, deux boulangers de 19 ans qui vont à Madrid en 1850 et s'appellent Guillaume Vayssières et Jean Loubières, d'Inserres.

SAINT-ANTOINE, aux foires célèbres, aiguille aussi vers l'Espagne quelques-uns de ses enfants. Ce sont en 1851, Joseph et Antoine Channac et Jean Devez qui vont à Vich, et en 1850, Géraud et Jean-Baptiste Blanc et Boudou François qui vont à Barcelone.

MARCOLES voit partir, en août 1850, les frères Lapeyre et Jacques Lacoste (18 ans), tous trois scieurs de long qui vont à Vitch, puis Antoine Lantuéjoul (25 ans), boulanger qui va à Madrid et Antoine Giraudet (22 ans), scieur de long qui va à Barcelone.

Avec Roannes, Sansac, Prunet et Ytrac, nous entrons dans le bassin d'Aurillac que nous étudierons une autre fois. Les noms que nous venons de publier montrent l'importance de l'émigration cantalienne vers l'Espagne, il y a cent ans.
Antoine TRIN (curé de Labrousse).

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